… parce qu’il faut rester debout

Le choc est passé, j’ai de nouveau envie de penser à demain, les mots me viennent doucement et il m’arrive même de sourire. Bien sûr qu’il faut encore lutter par moment pour ne pas fondre en larmes et que des images de Paris restent graver dans ma rétine et m’empêche de penser à autre chose. Pourtant, après les pleurs, c’est le moment d’être fort.

L’ironie du sort veut que je sois à l’autre bout du monde quand l’évidence me frappe : bien sûr que j’aime la France et ma culture. Toutefois, assister à cette folie depuis un autre territoire est aussi une opportunité de constater le vrai sens de la notion de solidarité. Depuis les États-Unis, on voit ces attaques comme un coup dur, une atrocité qui te retourne l’estomac et te fait poser des questions sur la nature humaine, mais personne ne doute que la France s’en relèvera. Les gens m’aident à faire le deuil, mais ils sont confiant sur le fait qu’on gagnera la guerre. Quand la peur m’envahit devant certaines nouvelles, les amis que j’ai ici à San Francisco, venant des quatre coins du monde, ne sont pas du tout inquiets. Que cela soit pour notre capitale, notre culture ou le mode de vie à la française, ils savent que tout ça ne peut pas disparaitre et que la vie va continuer. Et ils ont raison, tuer des innocents n’efface pas des centaines d’années de lutte pour les droits de l’Homme et contre l’intolérance.

Tout est encore assez confus dans mon esprit, mais je sais que les français ne cesseront pas de croire dans les valeurs de leur pays, qu’on ne laissera pas la terreur dictée nos vie et souillée notre liberté. Aujourd’hui, cela demande beaucoup de courage d’être lundi 16 novembre 2015, de ne pas céder à la psychose et à la paranoïa. À nous de prouver au reste du monde qu’en étant soudés et déterminés, la stupidité et l’ignorance ont peu de chances de trouver leur place.

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