… parce que San Francisco

Demain, on sera lundi, et comme chaque lundi je vais devoir sortir de mon lit plus tôt que je le voudrais. Même si le réveil est difficile, je ne rechignerai pas. Cette fois, peut m’importe les heures de sommeil que je n’afficherai pas au compteur et tant pis si le temps se révèle maussade. Parce que demain, je me réveillerai à San Francisco. C’est une big city comme une autre sous certains aspects, je serai loin d’être seule et tranquille dans la rue, des odeurs désagréables viendront agresser mes narines et je resterai plusieurs minutes bloquée dans la circulation. Mais ce n’est pas grave. Chaque instant passé dans le BART (sorte de RER San Franciscain) est un instant à chérir et à graver dans ma mémoire. Parce que la vie c’est ça aussi, partager une destination commune avec des milliers de gens dans les sous sols insipides de villes magnifiques.

Si je suis parti si loin de la France, c’est pour faire le point et essayer de voir les choses avec un peu de recul. Autant vous dire que 9000km, c’est un sacré recul. Pour autant, je ne me sens pas vraiment loin de la France et de l’Europe en général. Aucun pays ne serait se suffire à lui-même. La France est partout. Dans le nom des rues, des restaurants et des cafés, dans toutes ces personnes me disant qu’elles aimeraient tellement aller à Paris, dans les expressions qu’elles utilisent et dans les vêtements qu’elles portent. C’est en partant qu’on peut vraiment remarquer ce genre de détails. Alors oui, la France m’a parfois énervée, déprimée et déçue et peut être bien qu’elle le fera encore, mais la France est okay après tout.

Bien sûr, les américains sont bien plus sympas et accueillants. Bien sûr qu’aux États-Unis il est possible de faire ce que l’on veut de sa vie sans que personne ne trouve rien à redire. Et même si je ne me vois pas sortir faire les courses en pyjama, j’aime l’idée que je puisse le faire si l’envie me prend, sans passer systématiquement pour une marginale. J’ai toujours été « bizarre » en France, d’aussi loin que je m’en souvienne. C’est souvent comme ça qu’on résume mon attitude quand je décide de vraiment faire ce que je veux. Aux États-Unis, je ne suis pas bizarre, je suis juste moi. Bien que ça me soit plutôt égal d’être mise dans la case « fille parfois chelou », ça fait quand même beaucoup de bien d’évoluer sans ce regard pesant qui vous donne l’impression d’être constamment jugé. Oui, une majorité des américains manque de culture générale, mange mal et semble être dépourvu de « bon goût » quand on parle de style vestimentaire, mais dans le fond on s’en fiche un peu. Si certains manquent franchement d’ouverture sur le monde, la plupart restent carrément plus ouverts et souriants avec les personnes qui les entourent. On ne peut pas dire que ça soit souvent le cas en Europe. J’imagine que ça dépend de ce que l’on cherche, mais la balance finit par s’équilibrer en quelque sorte. De là à faire sa vie au pays de l’Oncle Sam, c’est une toute autre histoire et pour être honnête, je pense que j’aurais du mal à faire ma vie dans un pays où Donald Trump est considéré par un certain nombre comme un président potentiel à qui il faut donner la parole. Pour l’instant, je n’ai pas ce courage mais qui sait, rendez-vous lundi prochain !

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